samedi 20 octobre 2007

Le gîte de Gonneville-sur-Mer




Sur place, son installation fut aisée. La propriétaire madame Delbecq l'attendait. C'était une femme accueillante et débonnaire qui respirait la joie de vivre et la sympathie.


Elle mit très rapidement Pierre en confiance. Elle avait aménagé le gîte avec goût, à partir de vieux meubles chinés dans les brocantes de la région.


Le gîte disposait également du confort moderne, à l'exception d'un poste de télévision. Il n'eut qu'à déballer ses affaires pour se sentir chez lui...

L'église Notre-Dame de Dives-sur-Mer


Comme il n'était pas pressé, il s'arrêta pour admirer la tour carrée de l'église romane et la chapelle de style gothique flamboyant.

Des travaux étaient en cours sur le monument pour lui rendre sa splendeur d'antan. Il jugea que cette rénovation n'était pas superflue tant la pierre était rongée par les intempéries et la pollution urbaine...

La rue principale de Dives


Il emprunta ensuite la rue de Manneville pour accéder à la rue commerçante de Dives-sur-Mer. Les forains avaient déjà investi les rues tout autour des halles.

Il progressa difficilement, car la foule était dense...

L'extérieur des halles de Dives


Il sortit de l'espace poussiéreux et resserré des halles par la porte donnant sur la rue de la Poissonnerie.
De l'extérieur, il trouva une fière allure aux halles. Conservé dans son état d'origine, l'édifice mettait en valeur tous les savoir-faire anciens traditionnels, avec sa charpente en bois et ses montants garnis de paille et d'argile entre les traverses...

L'intérieur des Halles de Dives


Il pénétra sous les halles couvertes, faiblement éclairées par quelques spots de lumière jaune suspendus au plafond. Il fut impressionné par la voûte du toit qui ressemblait à l'ossature inversée d'un bateau.
çà et là, il remarqua des blasons suspendus en fer forgé noir au-dessus des échoppes des commerçants qui précisaient leur qualité, boulanger, boucher, fromager... La halle était ouverte à ses deux extrémités laissant filtrer les courants d'air à l'intérieur...

L'entrée du pâturage


La chaussée était envahie par de mauvaises herbes sur la partie centrale et dégagée sur les bords, laissant apparaître des plaques de goudron et des gravillons. Par endroit, il devait faire attention où il déposait les pieds pour éviter les bouses de vache séchées.

Il laissa sur la droite l'entrée d'un pâturage verdoyant où s'étalaient des ronces généreuses et un tas de fumier malodorant...

La grange au centre du bourg


Un peu plus bas dans la descente, il s'arrêta pour contempler une grange posée à flanc de coteau dans un pâturage aux hautes herbes.

Il se dit qu'elle était anachronique avec son toit en tôles rouillées et ses murs à ossature en bois et argile mêlée de paille...

L'escalier de l'église Notre-Dame


En ce jour dominical, il n'y avait pas âme qui vive dans le bourg. Il monta les quinze marches de briques rouges de l'escalier qui permet l'accès à la porte principale de l'église Notre-Dame et au cimetière municipal.

Il était ceint d'une rambarde métallique ouvragée et de piliers de pierres avec des chapeaux à doubles pentes...

La croix en pierre


Sur l'esplanade, il marcha sur les graviers blancs qui recouvraient le sol au pied de l'édifice.
Il passa par la droite en contournant une impressionnante croix en pierre, dont la base commençait à être marquée par l'usure du temps...

La sépulture de Christine


Pierre était seul dans le cimetière, à l'exception d'un chat brun qui se prélassait au soleil sur un banc de pierre.

Au fur et à mesure qu'il avançait vers la sépulture de Christine, il sentait remonter en lui une vague d'émotions.

Il s'arrêta devant sa tombe ; elle était en marbre blanc simple et discrète, sans fioritures. La dalle était recouverte de plantes et de fleurs...

Vers le haut du bourg


Il sortit du cimetière, puis descendit l'escalier devant l'entrée de l'église Notre-Dame, juste en face du chemin du Four.

Il repartit vers le haut du bourg, en montant la côte qui longe le parking municipal...

La mare de Gonneville-sur-Mer


Il obliqua en direction de la mairie. Dans le vallon, il laissa sur sa droite un grand bassin circulaire qui retenait l'eau des différentes sources qui converge vers le bas du village...

Le coq de Gonneville-sur-Mer


Au pied de la butte de la mairie, ils s'arrêtèrent pour souffler devant le monument aux morts de Gonneville-sur-Mer.

Contrairement à l'habitude, ce n'était pas un soldat un fusil à la main qui était posé sur la stèle de pierre, mais un coq gaulois en bronze qui trônait fièrement sur un socle pyramidal en pierre blanche.

Il avait la tête levée vers le coucher du soleil et cet après-midi-là, curieusement, un pigeon en avait fait son perchoir...

La fontaine Sainte Honorine


Dépité, il descendit les marches de pierres blanches, traversa la route et alla s'asseoir pour réfléchir, en contrebas, sur la margelle de la fontaine Sainte Honorine...

Le casino de Bagnoles-de-l'Orne


Sur le bord de la rive, il put admirer, face à lui, l'harmonieuse structure Art Déco du Casino, héritée des années 1930, sa coupole verte et blanche, ses terrasses en dégradé qui descendent vers un kiosque et un quai, où sont amarrés des pédalos blancs...

Le chalet Suédois


Derrière l'église, à l'angle de la rue Hartog et du boulevard Lemeunier, juste après un magnifique et anachronique chalet en bois de style suédois, détonnant dans le quartier, il tomba par hasard sur le premier meublé, le « Sans Souci. »

De magnifiques villas de la fin dix-neuvième siècle


De part et d'autre de l'avenue, de magnifiques villas de la fin dix-neuvième siècle, en pierres blanches, aux toitures généreuses, aux fenêtres à « bow-window » et balcons blancs s'étalaient dans leur grand parc arboré.

Il se dit qu'il avait dû se tromper, car il imaginait mal, à présent, comment une simple nourrice aurait pu se payer une maison aussi somptueuse que celles qu'il avait devant lui...

Le long des chemins creux


Dans les chemins creux, la voûte de verdure était plongée dans un épais brouillard et l'herbe était recouverte par une fine rosée matinale.

À part les vaches couchées dans les champs, il ne rencontra personne, ce qui lui convenait parfaitement...

La Mercedes 280 SE


Il aimait moins la Mercedes 280 SE qu’il trouvait plus pataude et moins stylée. Pourtant, celle qui était stationnée là ne lui était pas indifférente et ne lui semblait pas être inconnue.

Il avait déjà l’impression de l’avoir vue ou du moins en avoir entendue parler. Elle prêtait son flan gauche à son regard.

Elle semblait être dans un état impeccable, sans bosse ni rayure...

La cabane du marais


Il s’aperçut que la cabane était en réalité une construction faite de plusieurs pièces rapportées. La partie principale en façade était un vieil abri de jardin en cèdre rouge du Canada.

A première vue, il n’avait pas dû recevoir de lasure depuis des lustres tant la couleur du bois était délavée. La couverture était faite de bardeaux bitumeux et de tôles rouillées.

L’abri était prolongé sur l’arrière par un hangar recouvert de panneaux de bois et sur le côté droit par une ancienne caravane qui n’avait plus ses roues et reposait à même le sol...

Le marais de la Dives


Pierre descendit de voiture pour aller regarder le vol d’un héron cendré. Il fut surpris de le voir plonger brusquement vers un petit campagnol, le happer dans son long bec et l’avaler aussitôt.
Il marcha le long de la berge. Elle était recouverte de scirpes et de joncs épars. Le sol était spongieux et gorgé d’eau.

Il enfonça ses chaussures de ville dans l’herbe mouillée et la terre grasse. Sans le vouloir, il écrasa des chardons des champs et des pâturins des marais...

La Freemouse


C'est une vieille Messerschmitt KR200 de 1958. À son époque, elle était très prisée par les jeunes.

Ils trouvaient sa bouille sympathique avec sa bulle en plexiglas. Elle était d'ailleurs surnommée « Freemouse. »

C'était une voiture agréable à conduire et très fiable...

Le chemin de l'église


Ils empruntèrent le chemin de l’église en bordure de vallon. Ils longèrent pendant quelque temps de jolies villas qui venaient juste d’être construites par des résidents fortunés.

Un peu plus loin, ils attaquèrent une petite montée recouverte par des boisements de hêtres et de chênes.

La marche ralentit, car Suzanne avait des difficultés à avancer, malgré l’aide de sa canne et de Jules...

La Pointe de Cabourg


ils allèrent se promener vers la pointe de Cabourg. Ils marchèrent la main dans la main, sur le sable mouillé de la plage. Ils étaient seuls, à l’exception des mouettes rieuses qui volaient tout autour d’eux.
La mer était à marée haute, ils durent se rabattre vers le sommet de la dune et avancer, l’un derrière l’autre, dans le sentier étroit qui serpentait entre les oyats et les ajoncs sauvages. Au bout de la pointe, le flot montant dans l’estuaire de la Dives venait contrarier l’écoulement normal du fleuve. Le spectacle était saisissant de beauté...